Shogun : voici pourquoi la série est plébiscitée - BBC News Afrique (2024)

Crédit photo, FX Networks

Shogun - l'épopée des samouraïs, acerbe et acclamée par la critique, qui a transporté les téléspectateurs dans le Japon féodal déchiré par la guerre depuis février, s'est achevée mardi.

Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette série à succès diffusée sur Disney+ (au Royaume-Uni), y compris ce que l'avenir nous réserve maintenant que le dernier épisode a été diffusé.

De quoi parle Shogun ?

Se déroulant dans les affres de la guerre civile dans le Japon du début du XVIIe siècle, la série est basée sur le roman éponyme de James Clavell, paru en 1975. Elle réimagine également la série télévisée à succès de 1980, avec Richard Chamberlain.

En condensant plus de 1 000 pages en 10 épisodes, les créateurs Rachel Kondo et Justin Marks ont fidèlement reproduit la vie sous un système féodal - un monde régi par des seigneurs, connus sous le nom de Daimyō, et leurs fidèles samouraïs - ajoutant une authenticité culturelle indispensable au livre original et à la série télévisée.

Nous suivons John Blackthorne (Cosmo Jarvis), un supposé navigateur anglais naufragé, qui se laisse entraîner dans les jeux de pouvoir politiques de Lord Yoshi Toranaga (Hiroyuki Sanada), un samouraï isolé mais légendaire qui se bat pour affirmer sa domination durable en tant que Shogun - le terme japonais pour désigner un dictateur militaire.

Ses jeux de pouvoir de plus en plus complexes l'ont fait comparer à Game of Thrones et à Succession, sans les dragons et les querelles de bureau.

Et si l'histoire n'est pas mon truc ?

Ce n'est pas grave. Se plonger tête la première dans l'histoire du Japon peut, à juste titre, sembler un peu intimidant (et déroutant !). Nous sommes là pour vous aider !

Voici l'essentiel de ce dont vous avez besoin pour vous débrouiller :

La série s'ouvre sur la mort de l'ancien souverain du Japon, Toyotomi Hideyoshi, ouvrant la voie à la lutte pour le pouvoir du Shogun.

Parallèlement, l'influence des tensions en Europe se fait sentir, ce qui explique la présence de prêtres et de missionnaires tout au long de la série.

L'Angleterre s'est séparée de l'Église catholique pour devenir protestante, ce qui a déclenché une guerre avec l'Espagne catholique.

Leur roi, Philippe II, qui souhaitait toujours coloniser le Japon, s'est allié au Portugal pour renforcer ses projets (il est devenu leur monarque).

« Ils essayaient de convertir les gens [au christianisme] », a déclaré à Esquire Thomas Donald Conlan, professeur d'études et d'histoire de l'Asie de l'Est à l'université de Princeton, « et une grande partie de leur stratégie consistait à [cibler] les puissants seigneurs ».

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Que disent les critiques ?

La série a reçu des éloges quasi universels pour son ambition, ses normes de production élevées et sa représentation authentique de l'histoire et de la culture japonaises.

Allison Herman, de Variety, a qualifié la série d'« événement télévisuel palpitant ». D'autres critiques ont abondé dans le même sens, la série bénéficiant d'un taux d'approbation critique de 99 % sur Rotten Tomatoes.

Rebecca Nicholson, du Guardian, l'a décrite comme un « évènement télévisuel éblouissant et hypnotique » dans sa critique de quatre étoiles, mais a averti qu'il s'agissait d'un « drame exigeant, qui doit être abordé avec soin et concentration ».

« C'est en grande partie en japonais, en partie en anglais, qui remplace parfois le portugais - ce n'est pas aussi difficile à suivre qu'on pourrait le croire - mais ce n'est pas le genre de série que l'on peut regarder en arrière-plan en faisant défiler un deuxième écran », a-t-elle ajouté.

Les intrigues politiques sont évidemment au cœur de la série, mais les critiques ont fait l'éloge du mélange de gore, de tromperie et - sans spoiler - de romance qu'elle contient.

Anita Singh, du Telegraph, a écrit que la force de Shogun « réside dans la façon dont elle nous plonge dans un monde qui, avec ses rituels et sa violence, nous semble aussi étranger qu'il l'est à Blackthorne ».

« Il ne s'agit pas d'une série pour les doux-dingues, et elle n'en est que meilleure », conclut-elle, en décernant également quatre étoiles.

Camilla Long, écrivant pour le Times, a également été séduite, en particulier par le rôle de Blackthorne joué par Jarvis.

« Je n'avais pas l'intention d'en faire la critique : trop éloigné, trop propre aux garçons », a-t-elle déclaré. « Mais Cosmo Jarvis... est tellement fou dans ce rôle que j'ai continué à le regarder. Il ressemble à cinq Richard Burton ».

Jarvis mis à part, le casting est majoritairement japonais. Daniel Chin, qui a écrit pour The Ringer, a déclaré que la structure à trois volets de la nouvelle série, dans laquelle Toranaga et Mariko ont un rôle similaire à celui de Blackthorne, tout en s'exprimant dans leur langue maternelle, permet à la série d'échapper à la « narration du sauveur blanc » du matériau d'origine - un trope très présent à l'écran dans The Last Samurai (2003), par exemple.

« En explorant leurs rôles distincts dans le conflit central, Shogun peut explorer efficacement des thèmes tels que l'honneur, le devoir, la loyauté et la classe sociale à travers différents points de vue et expériences », a ajouté Chin.

« Beaucoup de nos personnages n'ont pas d'action au sens classique du terme, alors comment utiliser les limitations ? a expliqué le co-créateur Kondo. « Comment utiliser les contraintes ? Comment utiliser ces choses pour qu'elles deviennent votre pouvoir, et qu'elles vous permettent de faire une déclaration sur ce en quoi vous croyez et sur ce qu'est votre vie ?

Nick Hilton, du quotidien The Independent, a décerné cinq étoiles à ce film, saluant son authenticité : « Il s'agit d'une réécriture courageuse d'une histoire complexe, tirée d'une combinaison d'histoire japonaise et de l'intérêt encyclopédique de Clavell pour le pays.

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Cela permet à la série d'échapper à l'ombre de Game of Thrones, a déclaré Robert Lloyd, critique de télévision au Los Angeles Times.

« Chaque critique que vous lisez sur cette série la compare à Game of Thrones... en effet, j'imagine qu'il s'agissait d'un élément essentiel de l'argumentaire qui a permis de vendre la série », a-t-il écrit.

Mais, conclut-il, « ....la subtilité et l'intelligence peuvent aussi être passionnantes ».

Le dernier épisode est-il meilleur que celui de Game of Thrones ?

En tout cas, il semble plus populaire que la fin très critiquée de la série à succès de HBO.

Ed Power, du Telegraph, lui a attribué quatre étoiles : « ... il y a des leçons à tirer pour d'autres directeurs de séries. Game of Thrones, par exemple, a fait monter le spectacle dans ses derniers épisodes - avec des résultats qui, s'ils étaient visuellement impressionnants, étaient émotionnellement creux. Shogun a suivi une trajectoire très différente ».

Cependant, tout le monde n'a pas été impressionné, y compris Erik Kain de Forbes.

« J'admets que, pour la première fois peut-être dans la série limitée de Shogun, je suis reparti avec des sentiments mitigés », écrit-il, déplorant le manque de séquences de batailles spectaculaires.

Y aura-t-il une autre série ?

S'il y en a une, elle ne sera pas tirée du matériel original.

Cela ne veut pas dire que ce n'est pas possible. D'autant plus que sa première a attiré neuf millions de téléspectateurs dans le monde entier sur Hulu, Disney+ et Star+, la plaçant devant The Kardashians et la deuxième saison de The Bear sur la plateforme de Disney.

À l'ère des guerres du streaming, où les multivers règnent dans la lutte pour les yeux, la tentation de faire un White Lotus est peut-être trop forte. Mais faire de la télévision aussi somptueuse n'est pas donné (les budgets n'ont pas été révélés) et Disney traverse une période difficile et déstabilisante. Les épées sont prêtes.

Shogun est disponible en streaming sur Disney+ au Royaume-Uni et sur Hulu/FX aux États-Unis.